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CANCER AVANCE DE LA THYROÏDE : Une guérison miraculeuse pour Ida Prisca, une jeune femme de 25 ans


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Rafiankinantsoa Ida Prisca, une jeune femme de 25 ans, raconte  son combat contre le cancer de la thyroïde après une  découverte tardive de la maladie en 2022. Malgré un diagnostic avancé, elle a bravé la maladie et reprend sa vie en mai.

Cela fait six ans que Rafiankinantsoa Hanitriniala Ida Prisca souffre du cancer de la thyroïde, mais elle ne l’a découvert qu’en 2022. Cette jeune fille de 25 ans a commencé à éprouver des difficultés respiratoires et de la fatigue en octobre 2022.

le cancer d’Ida Prisca a été classé au stade avancé (pT3)

le cancer d’Ida Prisca a été classé au stade avancé (pT3)

Elle avait 23 ans à l’époque. Sa santé s’est détériorée, ses difficultés respiratoires se sont aggravées au point qu’elle a été rapidement transportée à l’hôpital. Elle a été conduite à l’hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA) à Anosy, mais a ensuite été transférée à l’hôpital de référence d’Andohatapenaka, où se trouve le service  Oto-rhino-laryngologie (ORL) dédié au diagnostic et  traitement des maladies du nez, de la gorge, de l’oreille et de larynx. «  En me frottant le cou, j’ai senti une grosseur inhabituelle. Au début, c’était comme s’il y avait une pomme d’Adam. Le gonflement est apparu précisément au centre, il est devenu dur et s’est ensuite largement étendu. Malheureusement, j’ai négligé ces symptômes et  le gonflement a continué de croître, j’ai commencé à m’étouffer. Quelque chose me gêne lorsque je mange. J’ai des difficultés à respirer. J’ai  l’impression d’être étouffé. A un moment, j’ai fait une grave crise, je ne pouvais plus respirer et j’ai été transportée d’urgence à l’hôpital », explique Ida Prisca en décrivant l’évolution de sa maladie. Une fois arrivé à l’hôpital,  elle reçoit un traitement d’urgence pour soulager  sa maladie. Un mois plus tard, les résultats des examens  montrent qu’il y a des nodules thyroïdiens : le lobe gauche avait augmenté de 6 centimètres, et le côté droit de 1 centimètre. Elle a dû être opérée, le 20 novembre 2022, pour enlever  sa thyroïde, une  glande en forme de papillon située au milieu du cou avant de la trachée. Elle secrète les hormones thyroïdiennes qui assurent le bon fonctionnement des organes. Parmi ses principales fonctions, elles stimulent  les tissus  de l’organisme pour produire des protéines et  pour augmenter  la quantité d’oxygène utilisée par les cellules. La thyroïde assure également  la fréquence  cardiaque,  l’intégrité de la peau, la croissance, la production de chaleur, la fertilité et la digestion.

Un cancer avancé

Après l’opération,  un examen anatomopathologique  a été réalisé. C’est seulement après cet analyse que les médecins  peuvent affirmer notamment  si la tumeur est cancéreuse  ou non et quel est son grade.  Les résultats révèlent que  le cancer d’Ida Prisca a été classé au stade avancé (pT3). « J’étais vraiment bouleversée d’entendre cela.  J’étais pessimiste. Je pensais que j’allais mourir. Mes parents ont pleuré et ont dit : Tu n’as même pas encore eu d’enfants», raconte la jeune fille.  Quatre (4) médecins l’ont réconfortée à ce moment-là, selon ses explications. « Ils m’ont expliqué les types de traitements que je devais suivre. On me recommande de faire de l’irathérapie et non de la chimiothérapie. On m’a dit qu’il n’y a qu’un seul médecin qui pratique cela ici à Madagascar. On m’a donné 15 jours pour y réfléchir, car  je dois  éviter d’être enceinte pendant le traitement. Le traitement permet  de détruire  les cellules cancéreuses. Cela pourrait causer des malformations du bébé si je tombe enceinte », dit Ida Prisca. Elle a décidé de poursuivre le traitement. « Quand suis-je mort ? Peut-être que je devrais faire tout ce que je n’ai pas fait avant de partir d’ici. C’est ce qui me traversait l’esprit, mais ma famille m’a réconfortée, et j’ai décidé de commencer le traitement », dit-elle en poursuivant son récit. En février 2023, plus précisément du 28 janvier au 5 février 2023, Ida Prisca a commencé  son traitement.  Elle a été soignée par Docteur Rasata Ravelo Andriamparany, spécialiste en médecine nucléaire.

Docteur Rasata Ravelo Andriamparany, spécialiste en médecine nucléaire

Docteur Rasata Ravelo Andriamparany, spécialiste en médecine nucléaire

« 97 % des cancers de la thyroïde peuvent être bien traités. Le traitemene est réalisé après la chirurgie de la thyroïde. Puis un traitement médicamenteux est administré pour éliminer thyroïdiennes restantes, on parle de reliquats thyroïdiens que le chirurgien ne peut pas enlever. L’objectif est d’éliminer toutes les cellules cancéreuses présentent  dans le ganglion ou dans le corps par  traitement à l’iode radioactif. Ce médicament cible les cellules cancéreuses, de la tête de la tête au pied,  que le chirurgien ne peut pas voir,», explique Dr Rasata, en décrivant le traitement pour les personnes atteintes de cancer de la thyroïde. « C’est similaire à la radiothérapie, mais la nôtre est une radiothérapie ciblée, c’est-à-dire qu’elle ne cible que les cellules cancéreuses de la thyroïde. Il ne touche pas les cellules normales, ni le cœur ni les reins », a-t-il souligné. Il n’y a que trois (3) pays où l’iode 131 est disponible. Seuls les médecins spécialisés en médecine nucléaire et ayant une certification internationale l’peuvent importer. Ida Prisca est restée isolée pendant cinq (5) jours après avoir pendant le traitement. « Je ne pouvais rencontrer personne pendant cette période. Il faut s’éloigner de huit (8) mètres de moi si quelqu’un veut me rencontrer. On ne peut même pas discuter, on se contente juste de se donner un signe de la main et c’est tout », dit-elle. Le prix du médicament était de 3 200 000 Ariary, selon les explications d’Ida Prisca. Le médicament a été injecté dans son corps et agit pendant un an. Si elle n’est pas guérie dans ce délai, elle devra recommencer l’irathérapie. Elle retourne fréquemment consulter le médecin pour suivre l’évolution de sa santé après son hospitalisation. Elle fait des analyses tous les trois mois, parfois même chaque mois, pour suivre l’évolution des cellules cancéreuses qui se propagent dans le corps.

Guérison totale

Ida Prisca, une jeune femme de 25 ans

Ida Prisca, une jeune femme de 25 ans

Un an plus tard, Ida Prisca triomphe le cancer de la thyroïde. Sa santé s’est améliorée à chaque analyse effectuée. « Je n’ai plus de cancer. Je suis complètement guérie et il n’y a plus aucune trace, selon les résultats des examens de février 2024 », dit-elle en souriant. Mais elle est encore sous surveillance du médecin et fait régulièrement des analyses.  Elle prend également des médicaments à vie pour remplacer la fonction de la thyroïde retirée de son cou. Elle peut maintenant avoir des enfants, selon les recommandations du médecin. La jeune fille fête ses 25 ans cette année 2024. Elle a repris ses études supérieures après les avoir complètement interrompues pendant son traitement. Elle a récemment présenté sa soutenance   pour obtenir le diplôme de Licence en communication, en octobre 2024. Dr Rasata confirme que le cancer d’Ida Prisca était au troisième stade. « Le stade pT3 est déjà très avancé. Les cellules cancéreuses se sont largement propagées dans le corps », a-t-il expliqué. Il a également indiqué qu’il existe plusieurs types d’évolution du cancer de la thyroïde, certains se  propagent aux os, à la partie supérieure du crâne et à la colonne vertébrale. Le traitement nécessite du temps dans ce cas. « Il faut avoir huit (8) ou neuf (9) ans pour qu’elle soit complètement guérie, mais cela peut être bien traité », a-t-il déclaré. Ida Prisca encourage les patients, en particulier ceux atteints de cancer, à ne pas se décourager, mais à avoir un esprit déterminé et le courage  à lutter pour que la maladie ne triomphe pas. « Il est vrai que la maladie est présente en toi, mais il faut du courage car cela donne de l’énergie au corps. Mieux vaut  ne pas penser trop sur la maladie si tu veux la battre. De surcroît, il faut suivre  également les conseils du médecin et ne pas oublier de prier », dit-elle en partageant la manière dont elle a affronté  sa situation. Outre le frais du médicament importé,  la jeune fille a dépensé  des millions, notamment le frais de l’opération  chirurgicale coûte 2.000.000 d’Ariary,  les frais d’analyse (120.000 Ariary par analyse) ainsi que les médicaments à prendre à vie.  « Il y a beaucoup de malades qui ont besoin d’aide, surtout les personnes touchées par le cancer. Il est important que les toutes les parties concernées les prennent en charge », sollicite-t-elle.

Les causes du cancer de la thyroïde

Docteur Rasata Ravelo Andriamparany, spécialiste en médecine nucléaire

Docteur Rasata Ravelo Andriamparany, spécialiste en médecine nucléaire

Le cancer de la thyroïde  survient des antécédents familiaux ou héréditaires selon les explications du Dr Rasata. « Il faut être vigilant si une famille a des antécédents de gonflement au niveau du cou, même si la personne n’a pas de goitre, car elle peut ensuite développer un cancer de la thyroïde. Les personnes travaillant dans des environnements exposés aux radiations peuvent également être touchées. Il y a aussi la pollution de l’air. La troisième cause est inconnue ou idiopathique, c’est-à-dire on  ne sait pas vraiment pourquoi cette personne atteint  du cancer de la thyroïde », explique le Dr Rasata concernant les facteurs de risque du cancer thyroïdien. Par conséquent, dès qu’un nodule apparaît au niveau du cou ou de la tête sans choc préalable, il faut être vigilant, selon les conseils des médecins. Ida Prisca a également insisté  de ne pas faire le massage  sur  le nodule. « Il se peut que le gonflement ne soit plus visible, mais qu’il puisse se propager davantage. Il vaut mieux consulter un médecin immédiatement ». Les femmes sont les plus touchées par le cancer de la thyroïde, selon les patients examinés par le Dr Rasata. « Sur 10 patients qui se rendent chez moi,  huit (8) sont des femmes et deux (2) hommes. Les femmes ont des organes supplémentaires par rapport aux hommes, comme l’appareil reproducteur féminin. Elles sont plus susceptibles d’être affectée. Ce qui pourrait expliquer pourquoi il y a plus de femmes touchées par ce cancer », a déclaré  Dr Rasata. Ida Prisca a déclaré que, selon les explications de ses médecins, l’un des facteurs ayant contribué à son cancer était le trouble hormonal. « Il y a eu une période où je n’ai pas de règle  pendant cinq (5) mois. Cela recommence soudainement et ensuite ne s’arrête plus du tout. Je vais chez le médecin pour l’arrêter. J’ai toujours mal, des spasmes. Je me sens faible, épuisée. Le cancer était déjà en moi, il perturbait mon corps sans que je le sache », a-t-elle témoigné de ce qu’elle avait vécu. Une manière de prévenir ce cancer est de maintenir un équilibre dans l’alimentation, selon les explications du médecin. Les aliments toxique pour la thyroïde ou pouvant causer  du goitre  sont les choux et les maniocs, s’ils sont consommés fréquemment et de manière répétée.

Ra-Nirina


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