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ANCIENS DE LA MARINE NATIONALE : Célébration du nouvel an 2025


Les ex-matafs de la Marine nationale malgache se sont donné rendez-vous la journée du samedi 22 mars 2025 au domicile de l’un des leurs, Rabehaja Mamy, sis à Merimandroso Ivato pour fêter ensemble la nouvelle année.

Il s’agit des anciens marins résidant Vohitsara et les proches banlieues. Ceux de Diégo-Suarez et d’Antsirabe n’ont pu faire le déplacement, et n’ont pas oublié d’envoyer les messages de sympathie à l’endroit de leurs pairs de la capitale. Le couple Rabehaja Mamy, des habitués à la familiarité avec les gens de la mer à Toulon, Brest et Diégo, a fait vivre les anciens navigateurs dans une ambiance décontractée et conviviale. Rabehaja Aimée, la dame de céans a mis à l’aise les vieux et les nouveaux venus.

Toutes classes, toutes spé.

Beaucoup n’ont pas pu venir pour différentes raisons. Les participants présents étaient représentatifs (grades, classes et spécialités) allant de 1963 à 1990. Les « jeunes » anciens sont encore pudiques et redoutent les « vieux loups ». On peut énumérer les catégories de grades comme suit (officiers, officiers mariniers et membres d’équipage) du matelot à l’amiral en passant par les maîtres, enseignes de vaisseau et capitaine de vaisseau. Chacun a sa spécialité dans la marine, à l’instar de Rabehaja Mamy qui avait été toubib à bord des bâtiments Surcouf et Maillé-Brézé, deux aviso-escorteurs de la Marine nationale française. Les Pontusses (timoniers, boscos, gabiers, radios-détecteurs, fusilier/canonnier, commis aux vivres) et les Machinistes (mécaniciens, électriciens…) étaient de la partie. La plupart ont fait Ecole. L’amiral Rakotoarisoa Marie Lucien, de l’Ecole Navale de Brest a fait le tour du monde au sortir de l’Ecole Navale à bord du porte-hélicoptères Jeanne d’arc (vaisseau d’application) avant d’embarquer et commander les bâtiments de guerre de la Marine nationale malgache. Les officiers-mariniers et équipages ont fait les Ecoles de Maistrance Pont et Machine, ainsi que différentes Ecoles de spécialisation comme Ravelonjatovo Zafimanantsoa René Lala dit Zanadambo sortant de l’Ecole des Marins Electriciens et Sécuritars de Cherbourg…

Rabehaja Mamy-Be et l’amiral Rakotoarisoa Lucien aux tricots rayés à gauche donnent le ton

Rabehaja Mamy-Be et l’amiral Rakotoarisoa Lucien aux tricots rayés à gauche donnent le ton

Des souvenirs.

A part les belles ou amères petites histoires vécues et expérimentées dans la marine remises au tapis par tout un chacun, les meilleurs souvenirs sont surtout marqués par les chansons d’antan, en trilingue SVP, malagasy, français, anglais : Mahaleo, Bessa, Railovy (Rakoto matilo), Nanahary, Petula Clark (Marin), Johnny Halliday, Joe Dassin, Beatles (Yellow submarine), Ottis Redding… L’amiral Lucien et le mécano Fidèle se sont relayés à la guitare. Ces bels airs étaient entrecoupés par des rappels de faits saillants tels le secours porté au bateau coréen Ta Lien 11 naufragé à la mer d’émeraude près de la Passe de Diégo ; l’histoire de remorquage du navire Lorient London ; le GC Fanantenana échoué à Soalala en 1971, le Batram Toky échoué et immobilisé pendant un mois à Maintirano ; la dextérité de l’enseigne de vaisseau Razafindraleva Alain en manœuvrant le GC Fanantenana pris entre deux cyclones tropicaux (Eugénie et Fabienne) à l’entrée nord du canal de Sainte-Marie en février 1971 évitant le pire ; le passage du courrier en mer entre le garde-côtes Fanantenana et le patrouilleur côtier Mailaka, le ravitaillement en gazole en haute mer, les exercices de sauvetage d’un homme à la mer, le poste de combat et exercices de tirs etc.

Le meilleur souvenir.

L’épiphénomène de la chronique anecdotique demeure la disparition à Tamatave du chien de l’assistant-technique Débazaille, ayant subi le mal de mer sans pareil de Diego à Tamatave. Pendant le voyage, le chien a déjà refusé de manger et a repoussé la côte de porc proposé par son maître. Sitôt l’accostage effectué, dès la mise en place de l’échelle de coupé, le chien a pris la poudre d’escampette et a disparu à jamais parmi les containeurs, décors du port. Son patron, le premier maître Débazaille a lancé un SOS tel, une bouteille à la mer, remis à l’autorité portuaire voire à la municipalité de Tamatave dans le temps, se résumant comme suit : « Chien berger-allemand portant le grade de quartier-maître-chef de la marine française répondant au nom de « Jozéfine » perdu au môle C du port de Tamatave, quiconque l’emmènera à bord du GC Fanantenana recevra une forte récompense » ! Le jour suivant, malgré le typhon connu par le chien signalant l’appareillage du navire, le chien est déclaré perdu. Le premier-maître Débazaille a porté un signe de deuil sur son épaulette car selon lui, Jozéfine a fait quatre fois le tour du monde à bord de dragueur océanique, porte-avions, escorteur d’escadre et plusieurs autres types de navires à bord desquels Débazaille avait trimé…

La cloche du collège anglican d’Ambatoharanana ayant sonné l’angélus de 17.00C fortement audible de chez Mamy-be, a alerté les vieux « loups de mer » qu’il fallait rompre les rangs et lever l’ancre pour faire cap sur leurs ports d’attache respectifs. Un certain ancien timonier du Fanantenana King-Kong alias Ra-Kiss a proposé à l’équipage d’héberger la prochaine célébration en 2026. Adjugé ! Inch Allah.

Propos recueillis par Razaka Oliva


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