Edito

Handicap et/ou atout


Marc Ravalomanana ne prononce pas très bien le français, ses accords et ses conjugaisons sont loin d’être irréprochables… Et alors ? Ne pas maîtriser la langue de Molière est-il un handicap  voire un pêché pour un dirigeant malgache ?
Dans le temps, Madagascar a connu des Chefs d’Etat qui ont une parfaite connaissance et pratique de la langue française. Mais leur performance socio-économique et politique à la tête du pays est loin d’être satisfaisante. On citera entre autres l’Amiral Didier Ratsiraka qui est un crac en matière de langue française et qui n’a rien à envier avec ses homologues africains et francophones, voire français. Certains diront même que c’est une perle rare dans ce domaine.
Le cas Marc Ravalomanana avec son français en deçà de la moyenne fait souvent l’objet de multiples débats. Ses détracteurs l’utilisent pour le dénigrer et pour remettre en cause sa capacité à gouverner le pays. Par contre, ses partisans ne sont nullement complexés par ce handicap en matière de langue française. « Diriger le pays n’est pas un concours d’orthographe ou de prononciation du français » font-ils remarquer. Au contraire, l’attitude m’enfoutiste et sans complexe de Marc Ravalomanana vis-à-vis de la langue française ne fait qu’accroître sa côte de popularité. Cela fait même partie de sa personnalité. Cela n’enlève en rien sa capacité de convaincre l’opinion publique et les bailleurs de fonds. Cela n’a rien à voir avec ses compétences pour remettre le pays sur les rails du développement. Bref, le handicap est devenu un atout même.

Ndrasana


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